Des commerces parallèles à Moncef Bey

Itinéraires et motivations de l’approvisionnement de marchandises

En Tunisie, le commerce parallèle est un haut-lieu de représentations conflictuelles, de perceptions contrastées et souvent de malentendus. Zone d’ombre à assimiler et à “formaliser” pour les un.es, nœud d’illégalité et source d’enrichissement illicite à réprimer pour les autres, ou encore, pour certain.es, un gagne-pain qu’il faut tolérer, l’activité n’est pourtant débattue que de manière épisodique, à l’aune des subjectivités pures des un.es et des autres.

En 2017, à l’instigation de l’ex-gouverneur de Tunis Omar Mansour,  les rues et ruelles de la capitale ont été “débarrassées” des étals dits “anarchiques” qui y étaient disséminés. Saluée par une bonne partie de la population et décriée par les commerçant.es concerné.es, la décision du gouvernorat n’en a pour autant pas produit des effets durables : les activités liées au commerce parallèle ont repris de plus belle. Les espaces, provisoirement “propres”, ont été réinvestis par les commerçant.es en l’espace de quelques mois. C’est dire la persistance d’un phénomène socio-économique, souffrant pourtant d’une carence en termes de traitement journalistique. Or, il est pertinent de centrer la focale sur une activité qui, durablement installée dans le paysage économique, est directement concernée par l’action publique.

Barr Al Aman s’est saisi de cette thématique en s’intéressant à l’un des ancrages localisés de cette activité : l’espace Moncef Bey. Dans cette série d’articles, nous racontons l’histoire de cette zone marchande, tout en décrivant les dynamiques complexes qui font du commerce dans cette zone un ensemble cohérent.

 

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